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Les 20 miles de la nautique Narbonne 2002

Récit sur Les 20 miles de la Nautique sur l'étang de BAGES-SIGEAN (Narbonne)
(Etape du tour de France Micro)

Le 30 juin 2002, vu par Frédéric

Cette régate organisée sur l'étang de Sigean près de Narbonne nous faisait rêver depuis pas mal de temps.

Finalement, nous nous sommes décidés et avec un pied à terre à Sète c'est vrai que le déplacement a été moins long. D'autre part, organisée fin juin, cette étape du Tour de France a véritablement un goût de vacances, de début d'été, de chaleur, soleil, odeurs de pins et ... tramontane...

Arrivé le samedi matin, nous sommes d'abord passé, en cherchant le club de voile, sur la plage des planchistes qui de la Saint Valentin à la Saint Sylvestre sont en train de tirer des bords à donf. Il en vient de toute l’Europe et les "Nordiques" sont certainement les + nombreux. Tout ça pour vous dire qu'on aurait du se méfier de la tramontane.

Une fois au club, nous découvrons. C'est bien les pins, le soleil, un beau port avec de beaux équipements. On reconnaît, près du club house, le barbecue maçonné avec son petit toit de briques rouge, tout à fait dans le style méditerranéen, et on devine les soirées sympa qui doivent se dérouler là les soirs d'été, c'est à dire d'avril à octobre...

Au vu des inscriptions, on retrouve 14 micros dont nos collègues, que nous avons déjà croisés, Roger sur GEM venant de Fos (ou Vitrolles ?) - enfin un gars habitué à la Tramontane et au Mistral - et François sur Neptune (proto?) de Saint Etienne. On va se régaler...

L'avis de course prévoit une ou plusieurs manches d’entraînement le samedi et une manche constituée par un parcours de 20 miles dans l'étang. Je ferai mon petit commentaire sur cet avis de course à la fin.

Le comité nous envoi donc sur l'eau en début d'après midi. Mais je ne vous parlais plus du temps et de la Tramontane... En effet, elle est un peu comme quand on est en vacances, elle se lève tardivement et quand on est parti sur l'eau le vent soufflait à 30 - 35 nœuds.

Je pense que nous avons le niveau pour naviguer dans de telles conditions, mais le tout est d'avoir le bon matériel (n'est-ce pas GG). Donc comme on n'avait ni inter ni tourmentin, on est parti avec le foc (made in maison) et la grand voile 2 ris.

Les locaux, quant à eux, avait la toile adaptée à leur voilier et ils naviguaient tranquillement en maillot de bain...

Donc départ pour un parcours banane avec un petit bord de largue pour dégager la bouée de près. Le départ a été pas mal, mais par contre le bateau était très mal équilibré avec le foc et la GV 2 ris et nous n'avancions pas comme il fallait. Dès le premier bord de près, quelques équipages renoncent ou ralentissent sur problème de casse.

Pour notre part, le haut du foc se déchire et nous le roulons avec l'enrouleur et continuons avec la grand voile un ris. Ca marchait pas si mal que ça puisque qu'après avoir rattrapé et doublé quelques voiliers qui étaient devant suite à notre changement de voile (dont un first 18 ou 22 local) on se retrouve 2ème derrière Roger qui taille la route avec une aisance méditerranéenne.

Sur le premier bord de vent arrière, Roger envoi son spi. Nous pas en reste, on fait de même. A vraiment, rien que pour ces surfs, ça vallait le coup. Sur ces bords, concentration maximum afin d'éviter tout départ au lof ou à l'abattée.

On termine donc 2ème de la manche d’entraînement dont l'arrivée est donnée par le comité près de la bouée de vent arrière.

Bilan de la journée, un foc déchiré pour nous, un safran tout neuf, en bois vernis cassé pour François et pas mal d'autre petits problèmes pour les autres.

Je peux vous dire que si il y a une chose que je regrette, c'est le tourmentin, laissé négligemment à Lyon.

Pour le soir, nous rentrons à Sète et nous nous arrêtons au Cap d'Agde pour acheter un bout, petit, mais résistant, pour l'enrouleur...

Le lendemain, nous sommes sur place vers 9h00 et la tramontane est déjà levée (30 nœuds). Briefing, le comité nous rappelle la règle fondamentale et en connaisseur du coin il part sur l'eau pour lancer la manche.

Il faut vous dire que le parcours d'hier s'est déroulé sur le petit étang, cad juste en face du club. La tramontane descend de la colline, souffle sur le petit étang et après elle va dire bonjour aux petites embarcations du grand étang. Autant vous dire que le clapot a le temps de se lever... Sur le petit étang il fait 30cm espacé de 2 mètres et sur le grand, il parait qu'il fait + de 80 cm avec le même espacement...

Roger, nous annonce qu'il n'y va pas : le bord de vent arrière sera super, mais le retour, c'est une heure de près à taper dans les vagues tout le temps et un chance sur 2 de casser quelque chose même avec un bateau bien préparé. Et ce, sans compter que le comité avait prévu deux tours...

Au bout d'un 1/4 d'heure sur l'eau, on entend le comité à la VHF, "ça va pas du tout, on se fait chahuter tout le temps, le vent est trop fort (pointes à 45 nœuds), on rentre à terre..."

Finalement, la plupart des coureurs sont content de cela. Mais maintenant que faire ? Les instructions n'ont prévues qu'une manche avec un parcours déterminé (les 20 miles). Briefing : Décision après le repas.

François a déjà commencé à ranger ses affaires. Avec son safran cassé (il en a quand même un autre) et la force du vent (pas pour lui) , il préfère rentrer à Saint Etienne. Roger de son côté, fait également ce choix, mais pas pour les mêmes raisons. En effet, le comité n'avait qu'une possibilité: envoyer un grand parcours avec 2 tours et éventuellement réduire d'un tour. Hors avec les conditions, il ne voulait pas le faire.

De notre côté, on traîne à ranger en se disant qu'on est venu pour naviguer et que même si ça compte pas, une petite manche par ce vent sera sympa.

En début d'après midi, juste avant le début de la finale Brésil - Allemagne, briefing. Le comité nous propose un parcours banane en 2 tours afin de faire un classement. Ami, refroidie par la manche d'hier avec la tramontane, et encore + par l'annonce d'un vent + fort préfère regarder la finale à la TV. Nous trouvons un équipier super sympa au dernier moment et c'est parti (ne le dites pas au comité...)

Cette fois nous partons avec un vieux foc en Dacron épais et grand voile un ris. Pour éviter une gîte trop importante sous rafale, nous prenons l'option de ne pas descendre la dérive complètement. Et c'est parti...

1ère bouée de près, nous étions 3ème derrière Eric C. sur corsaire local avec un tourmentin et GV 1ris et Lucien T. sur Microsail.

Au vent arrière, pas besoin de spi. On surf sans problème et on arrive à doubler le corsaire et le Microsail.

On repart au près. Je peux vous dire que les winchs d'origine du Neptune sont appréciables dans ces conditions. 2 tours, un petit coup de manivelle et vous avez un foc plat comme il faut.

Finalement la dérive relevée de 30 cm, c'était peut être un peu trop. Car c'est vrai qu'on ne s'est jamais fait prendre à la gîte mais par contre qu'est ce qu'on dérivait...Et alors quand vous arrivez au contact des autres bateau, c'est impossible de défendre sa place; il faut faire sa route tout seul dans son coin. Avec cet handicap, on calcule mal le dernier bord pour virer la bouée de près et on se retrouve à faire 2 virements de trop. C'en est trop, le Corsaire et le Micro sail nous passent.

Sur le vent arrière on lâche le ris et avec le foc et GV haute, on pense pouvoir refaire notre retard. Sur le bord précédent, on surfait avec Foc + GV 1 ris. Mais le vent avait faiblit et l'avance prise par les premiers étaient trop grande. On les rattrape mais pas suffisamment et on fini 3ème de la manche. Il était temps car derrière un proto commençait à montrer son étrave d'un peu trop près.

En fait, on aurait du envoyer le spi et là ça aurait été bon. Enfin, avec des si on mettrai Paris en bouteille...

On rentre pas trop mécontent d'avoir navigué sans rien casser.
Roger est resté pour regarder la manche et attendre les résultats. Il se demande comment va faire le comité avec ses instructions.

Remise des prix. Comme si ne rien n'était, le palmarès est annoncé et la course validée. Pour nous c'est très bien, mais sans doute qu'avec un avenant aux instructions ç’aurait été mieux. Je trouve dommage que les instructions aient été présentées de cette façon car le comité pouvait difficilement faire autre chose qu'un parcours de 20 miles entre des amers fixés à l'avance.

L'autre commentaire que je voulais faire, c'est que le classement ne se fait que sur une manche et je trouve cela pas très représentatif. J'avais l'habitude en voile modèle de courir 15 à 20 manches dans une régate journalière et je peux vous dire que c'est intéressant de mettre 20 fois tous les concurrents sur la ligne de départ. Dans un parcours de 20 miles, si vous ratez votre départ, vous êtes derrière et vous restez derrière le voilier qui va à peu près à la même vitesse que vous. De même, si vous cassez, la régate est perdue; tandis qu'avec 4 manches, vous enlevez la plus mauvaise et ca peut vous sauver. 4 manches sur un WE, c'est possible et surtout si les manches courues le samedi comptent. C'est d'autant + vrai quand on vient de loin et venir un WE pour courir une manche d’entraînement de samedi, c'est dommage. A Lyon, on essaye de courir 2 ou 3 petites manches le samedi. Si le dimanche il n'y a pas de vent, au moins on est sur de valider l'épreuve et si il y a du vent on fini par un parcours côtier.

Je crois qu'on aurait pu donner ce conseil au comité de course à Strasbourg en juin dernier...

En résumé, je vous invite tous à venir à Narbonne l'année prochaine. Le coin vaut vraiment le détour.

Fred


Date de création : 05/01/2015 21:25